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[ Toponymie ] Découverte Balades Boussole Provence verte

Toponymie

 

Signification de mots usuels (par ordre alphabétique)

Qui n'a pas rencontré à la lecture d'une carte topo des dénominations de lieux-dits, dont les termes nous échappent ? Qui peut se targuer de se souvenir de la signification exacte de certains mots relevant de la toponymie, de l'hydraulogie ou du simple langage populaire ?

Ce petit glossaire, loin d'être complet, a l'humble prétention d'aider le randonneur à son orientation lors d'une lecture de carte ou d'une reconnaissance sur le terrain : repères indiscutables, un adret sera toujours exposé sud, un oppidum ne sera pas situé au fond d'une vallée, tout comme un serre sera toujours une crête.

J'ai pensé qu'il ne serait pas vain de rappeler ces expressions, d'éclairer les visiteurs de notre si belle Provence, d'où la création de cette page.

 

Adret : - versant d'une vallée exposé au soleil, le plus favorable aux cultures, où se concentre l'habitat et où les forêts sont les plus réduites.

Aven, Ragage : - puits naturel formé en région calcaire, soit par dissolution ou par effondrement de la voûte de cavité karstique. Les premiers sont étroits et sinueux, les second sont plus cylindriques et peuvent atteindre de grandes dimensions.

Baume, Balma : - grotte, caverne. Creusées par la pluie, le gel, agissant sur des roches plus friables.

Castrum : - mot désignant les emplacements de villes fortifiées ou de camps romains, entrant dans la composition de certains toponymes.

Cros : - ce sont des dolines faiblement creusées. Les hommes y ont souvent aménagé des lavognes ou "sambles", au Moyen Age, pour fournir des points d'eau aux troupeaux.

Dolines : - les unes, dites en "baquet", sont profondes et hérissées de lapiés.
Les autres, faiblement creusées, présentent un fond garni de terre, qui empâte l'arène dolomitique et le cailloutis calcaire : ce sont les cros. D'autres dolines, de grandes dimensions, constituent de véritables bassins fermés.

Draille : - chemins de troupeaux qui sillonnent les collines et plaines, traçant de longues lignes, souvent droites, atteignant les points d'eau.

Exurgence : - on sait que la Sorgue est une exurgence, c'est à dire l'émergence d'un cours d'eau formé sous terre, une rivière souterraine. L'eau provient de l'infiltration des pluies dans les failles de terrains calcaires. Ces failles sont disséminées sur une surface couvrant environ 1.100 km². Par érosion et dissolution des calcaires, cette eau crée un réseau souterrain et ressort à Fontaine-de-Vaucluse, par exemple.

Faisse : - bande de terre soutenue par un mur ou la plate-bande de jardinage. Rien à voir avec la partie charnue d'un individu.
Parmi tant d'autres, en voici quelques unes : les faisses de Curelle et de Montrieux, les faisses à Pierrefeu, la faisse noire au Cannet des Maures, les faisses longues à Carcès...

Ferrages : - lieu-dit). Le souvenir de certaines terres grasses, irriguées par les eaux usées d'un village, demeure dans le nom de Ferrages. Par exemple au sud de Signes, à l'est de Tourves, etc...

Fonts : - sources individualisées par leur nom propre.

Foux : - du latin faux, gorge, fossé (qui a donné Foux, toponyme provençal répandu).

Garrigue : - dans les pays méditerranéens, formation végétale secondaire (chênes verts mélangés à des buissons et à des plantes herbacées) qui apparaît sur les sols calcaires après destruction de la forêt.

Gour : - dans le sud-est, se dit d'une partie très creuse d'un cours d'eau, d'un torrent.

Jas : - ou bergerie, individualisés par un nom de personnes, généralement par un nom de propriétaire (par exemple Jas de Laure).

Karstique : - relatif aux régions où prédomine l'érosion chimique dans les calcaires, et, par extension, dans les autres roches solubles.
Le modelé karstique est caractérisé par l'association de trois grandes séries de formes
- des formes de surface, résultant de la dissolution (lapiés, dolines, poljés), soit directement, soit indirectement, par effondrement de cavernes.
- des formes souterraines, dues elles aussi à la dissolution, et jalonnant le parcours des eaux. Des cavernes communiquent avec la surface par des avens et entre elles par des boyaux.
- des formes fluviatiles subaériennes, alimentées par les résurgences (sources karstiques), réapparition de rivières souterraines.
L'évolution des régions karstiques est influencée par trois facteurs :
- évolution morphologique générale
- la structure géologique
- le climat influant fortement sur le développement karstique.

Lapiés : - les lapiés (ou lapiaz) sont des roches nues burinées de profondes cannelures , de trous, de cavités tourmentées, séparées par des crêtes aigües et souvent coupantes.

Lavogne : - mare occupant le fond argileux d'une doline.

Maquis :. - dans les régions méditerranéennes, association végétale touffue et dense qui caractérise les sols siliceux des massifs anciens et qui est composée d'arbustes (chênes verts, chênes-lièges), de myrtes, de bruyères, d'arbousiers et de lauriers-roses.

Noria : - les eaux des nappes superficielles alimentent des puits ou des puits à noria qui ont donné leur nom à des lieux-dits : par exemple "la Pourraque".
Le provençal pousoroca ou pousaraco (de pous, puits, et roca, vomir) désigne un puits à roue, une noria. Le toponyme de Pourraque est répandu en provence.

Oppidum : - désigne une fortification-refuge sur un site élevé, comportant ou non des parties habitables.

Ouvalas : - dépression formée par la réunion de plusieurs dolines.

Poljé : - dépression fermée, d'origine karstique, plus grande et plus irrégulière qu'une doline : les poljés mesurent quelques km ou même quelques dizaines de km. Exemple : le bassin de Signes dans l'arrière pays Toulonnais est un ancien poljé limité par les plateaux de Montrieux et de l'Agnis.

Pourraque :- puits à noria.

Puy : - tertre, éminence, colline, butte ou rocher abrupt, qui correspond au latin podium ou au celtique puech.

Réal : - petit cours d'eau, le plus souvent à sec, ayant aussi son nom particulier précédé du terme réal.

Rendzine : - ce sont des sols de teinte foncée, parfois noire, constitués par un humus parfois abondant contenant des éléments limoneux, séparés de la roche par une couche de transition formée par une argile grumeleuse mêlée de cailloux. Ce sont le domaine des taillis bas et de la pinède.

Restanque : - aménagement des pentes de collines en gradins, retenus par un muret de pierres sèches. Cet aménagement du sol constitue d'ailleurs le plus ancien usage agraire que nous puissions observer.
Disposées sur les pentes d'adret, ces terres convenaient aux cultures précoces. Par contre, celles exposées à l'ubac, moins ensoleillées, ne permettaient que des cultures tardives.

Résurgence : - Le mystère des eaux souterraines a toujours fasciné. Souvent il s'explique par la disparition sous terre d'un cours d'eau et sa réapparition quelque part : c'est une résurgence.

Serre : - en provence, nom donné à une colline étroite et allongée, en lanière : les reliefs de serres résultent de la dissection intense d'un plateau par un réseau de vallées parallèles rapprochées.

Talweg : - ou thalweg. Ligne idéale joignant les points les plus bas d'une vallée. Dans les régions de creusement, le talweg est matérialisé par le lit des eaux.

Ubac : - du latin opacus, sombre. Versant de vallée orienté au nord, par opposition à l'adret, exposé sud.


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© Gilbert Bauer