Arbre persistant semblant immuable, hors du temps. D'une hauteur de 15 à 20 m, il est de croissance très lente. Houppier de forme variable, largement conique, ovoïde ou globuleux. Tronc noueux, ramifié dès la base ayant l'aspect d'un tronc unique, massif. Ce n'est en fait que le résultat de l'accolement de plusieurs ramifications imbriquées les unes dans les autres.
L'if est présent depuis toujours, on en a retrouvé des restes qui remontent à 120 millions d'années.

Les feuilles, des aiguilles plates, souples, vert foncé dessus, parcourues d'une nervure saillante, et vert jaunâtre dessous, ne meurent qu'au bout de 7 à 10 ans. Les aiguilles longues de 1 à 3,5 cm avec comme largeur 2 à 3 mm, portent une fine épine apicale sur une base pétiolée. Les jeunes pousses, longtemps couvertes d'écorce verte croissent horizontalement.

Espèce dioïque, les fleurs, isolées à l'aisselle des feuilles apparaissent en mars-avril. Les fleurs mâles sont nombreuses, de 3 à 4 mm de diamètre, jaunes, tandis que les fleurs femelles ne dépassant pas 1 à 2 mm sont vertes , ressemblant à des bourgeons foliaires.

Graines ovoïdes, vertes puis brun sombre, protégées par une enveloppe résistante incluse au fond d'un réceptacle bulbeux (les arilles, charnues et rouges, de 6 à 10 mm), mûrissant en octobre. Ces arilles ne sont pas des fruits au sens propre, car l'enveloppe rouge enrobant la graine n'est pas le résultat du développement d'un ovaire.

Ecorce brun-rouge ou brun grisâtre s'exfoliant en grandes plaques.

Espèce répandue dans toute l'Europe, en Algérie, mais aussi dans le Nord de l'Iran.
Affectionne les sols frais, meubles et riches en substances nutritives et en calcaire, s'enracine profondément. Se plaît dans les gorges et sur les pentes escarpées, en plaine et en montagne jusqu'à 1000 - 1500m d'altitude.
Cependant, bien que sciaphile, l'espèce craint les grands froids (-15 à -20°C) qui peuvent brûler le feuillage.

Longévité : les plus vieux arbres connus en France ont environ 400 ans. Mais c'est un arbre qui fait partie des plus âgés de la planète : l'if peut atteindre 1500 ans.

Multiplication : par graines. Rejette également de souche.
Plante mellifère

Pas de parasite important mentionné.

Excellent bois à grain fin, prenant un beau poli, dépourvu de résine, brun-jaune, dur mais élastique, utilisé en ébénisterie, menuiserie et sculpture.
Depuis la plus haute antiquité, le bois de l'If a servi à fabriquer des armes, des piques, des lances, mais surtout des arcs, des flèches.
Essence ornementale, il est souvent utilisé sous forme de différentes variétés culturales. Sa masse volumique est de 500 à 700 kg/m³

Torreya californica Mill. (Torreya de Californie).

Le feuillage, mais aussi toutes les parties de l'arbre sont toxiques.
Son poison est si actif que le feuillage empoisonnait les équidés (mais non les bovidés ni les ovins) laissés à proximité des arbres et sans surveillance lors des cérémonies d'inhumation aux cimetières. A noter que la pulpe des baies est la seule partie de la plante qui ne soit pas toxique.

Excitation, hyperventilation, tachycardie puis ralentissement du coeur, hypotension, nausées, douleurs stomacales, crampes, vertiges, coliques, diarrhées violentes, étourdissements, convulsions, coma, mort. Les reins sont lésés et le foie est tuméfié à l'autopsie..

On ramasse, très sporadiquement, les aiguilles des rameaux de l'année. Elles contiennent un alcaoïde vénéneux, la taxine, des glucosides, des principes amers, des résines et de la vitamine C.

On les emploie à l'état frais : jadis contre les piqûres de serpent et la rage, actuellement, très rarement, pour stimuler l'activité cardiaque, augmenter la tension et stimuler le péristaltisme intestinal.
Le taxol est utilisé entre autres contre les cancers ou tumeurs de l'ovaire, du sein, du poumon, de l'oesophage, contre le sarcome de Kaposi, lié au SIDA.
Alcaloïde très toxique, la taxine fut utilisée autrefois comme antispasmodique cardiaque ; elle ne l'est plus aujourd'hui, sauf en homéopathie.
Substance anti-tumorale extraite de l'écorce.

Eventuellement avec le sapin pectiné. Cependant, ses aiguilles vert foncé dessus, vert clair dessous, ne portent pas les deux raies blanches typiques des sapins.

Sucré et très mucilagineux, l'arille rouge charnu entourant la graine peut se manger tel quel comme friandise à condition de ne pas mâcher la graine.

Conifère sans cône, résineux sans résine
L'if ressemble aux conifères par sa silhouette symétrique, par la forme des organes foliaires, qui ressemblent à des aiguilles, et par la persistance de ces dernières en hiver.
D'autres caractèrent rapprochent l'if des feuillus : ni le bois, ni l'écorce de l'if ne contiennent de résine.
La baie de l'if, un arille rouge, n'a pas grand-chose à voir avec un cône, si ce n'est que la graine est nue. La souplesse des aiguilles égale celle des feuilles. Et la faculté de rejeter de souche, propre à l'if, est exceptionnelle chez les résineux et fréquente chez les feuillus.
Si l'if est un conifère, ce n'est pas un conifère comme les autres.

Croyances populaires:
Protégé par les morts, planté le plus souvent dans les cimetières, l'If était l'arbre de la mort, mais doué d'une vie prodigieusement longue, il pouvait aussi, comme beaucoup d'autres plantes funéraires, constituer une promesse d'immortalité, voire de survie dans l'autre monde auquel il appartenait. C'est à ce titre qu'il figurait dans et autour des cimetières.