Arbre feuillu imposant par sa verticalité, il peut monter jusqu'à 45 m. Couronne étroite en peuplement dense, très étalée lorsqu'il croît isolé. Rameaux grêles, jeunes pousses pubescentes. Le tronc, lisse, d'un gris cendré clair, droit, forme une colonne à peu près cylindrique avec des branches très haut placées.

Les longs bourgeons alternes, fusiformes, de 15 à 20 mm, brun orangé, s'écartent des rameaux gris-marron assez terne.

Feuilles caduques, couvertes d'abord d'une pubescence soyeuse, devenant glabre ensuite, coriaces, alternes-distiques, à nervation pennée, souvent dentée, portant 5 à 9 paires de nervures latérales. Pétiole long de 1 à 1,5 cm.
Les feuilles mortes et les fruits sont marcescents.

Fleurs mâles fleurissant en avril, ordinairement groupées en épis globuleux, multiflores, pendant mollement, longuement pédonculés; chaque fleur porte de 5 à 15 étamines. Fleurs femelles réunies par paires, enfermées dans une cupule dressée, duveteuse, brièvement pédonculée.

Fruits (les faînes) en cupule hérissée, mesurant 1 à 2 cm de long, s'ouvrent en quatre valves hérissées d'aiguillons droits. Maturation en septembre-octobre
Le hêtre fructifie à partir de 60 ou 80 ans. Cette fructification qui a lieu tous les ans, est très abondante sur tout le massif forestier l'année suivant un été chaud, ensoleillé et sec, mais jamais deux années de suite.

Ecorce claire, restant toujours lisse (sauf très vieux sujets), gris cendré illuminant les sous-bois. Elle peut se couvrir de stries, et de lichen blanc.

Le domaine du hêtre est l'Europe tempérée centrale et occidentale. Répandu en plaine dans le Nord de la France, peu présent en région méditerranéenne car se développe mal dans les terrains secs, c'est l'espèce la plus importante de la forêt française, après le chêne.

Nécessite une ambiance ombragée et fraîche dans son jeune âge. Elle exige une pluviosité abondante et une humidité atmosphérique élevée.

Elle s'installe sur des sols calcaires ou siliceux, craint les milieux trop argileux, mal drainés, et l'exposition trop brutale à la lumière et à la chaleur.

Le hêtre est largement répandu dans les forêts mixtes de feuillus, formant aussi des hêtraies pures, du niveau des plaines aux régions montagneuses (jusqu'à 1600 m dans les Alpes).

Multiplication par semis

Longévité : de 150 à 300 ans.

Dessèchement des rameaux et des feuilles dû à Nectria . Chancre des tiges, maladies de l'écorce et des feuilles, coeur rouge, maladie du "T", cochenilles, pourridiés. Divers polypores et agaricales causent l'altération du bois.

Bois blanc, dépourvu d'aubier, mais résistant et peu élastique. Se fendant souvent, ne s'écaillant pas sous les chocs, il a de multiples emplois, surtout les plus belles billes qui sont recherchées pour le tranchage, le déroulage et l'ébénisterie.
Ensuite, en qualités moins belles, la saboterie, boisellerie, menuiserie, fabrication de meubles courbés, jouets et brosses.
Puis viennent les surbilles et branchages constituant un excellent bois de chauffage.
Enfin, l'espèce est utilisée en haies et brise-vent, ainsi qu'arbre d'ornementation dans les parcs et jardins.
Cendres du hêtre : teinture jaune.
Sa masse volumique est de 600 à 800 kg/m³.

Fagus orientalis Lipski. (Hêtre d'Orient).

La faîne est légèrement toxique si consommée en grande quantité.

-néant

Parties utilisées: l'écorce. On l'a jadis utilisée, étant tonique et fébrifuge, en guise de quinquina et aussi contre la dysenterie, car elle est astringente.
Le goudron de son bois, distillé à sec, la créosote, antiseptique puissant découvert en 1832 par Reichenbach, est utilisé par l'industrie pharmaceutique comme désinfectant des poumons dans la composition de beaucoup de sirops.

Avec Carpinus betulus L. (Charme commun) dont le feuillage lui ressemble beaucoup. Il existe un moyen mnémotechnique pour ne pas confondre les deux :
le charme d'Adam, c'est d'être a poil (la feuille de charme est bordée de dents, celle du hêtre de poils).

Les faines qui sont, quoique astringentes, comestibles et fournissent une huile alimentaire dont la teneur peut aller jusqu'à 20 %.
Les faines torréfiées sont également succédanées du café.

Recette pour un apéro d'automne, après récolte des faines :

• peler la peau brun-rouille qui enrobe la graine et préparer un petit feu (bois de hêtre)
• les faînes sont grillées dans du beurre ou de l'huile sur une plaque à gâteau ou sur une feuille d'aluminium posée sur les braises
• Saler légèrement

Voilà une alternative qui a de quoi étonner vos invités!

En Lorraine et dans les Ardennes luxembourgeoises, on croyait que le hêtre n'était jamais atteint par la foudre, ce qui l'opposait au Chêne et au Frêne qui passent, eux, pour l'attirer.

L'apparition spontanée d'exemplaires à feuillage pourpre, isolés au milieu des Hêtres verts, suscitait jusqu'au XVIII°siècle l'émotion populaire; on y voyait la réprobation divine pour le sang versé d'un crime ou l'annonce de batailles meurtrières.

Nombreux sont les hêtres consacrés à la Vierge : des sanctuaires comme Notre-Dame du Faou, Notre-Dame de Faubouloin, sont là pour le rappeler.

Dans les légendes, le hêtre est le rendez-vous des brigands, de comploteurs, ou un lieu de sabbat cher aux sorciers de tous poils. L'arbre de Dieu se transforme alors en arbre du Diable.