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Rencontres insolites : les fours à chaux

 

Avant-Propos

Nombreuses sont les rencontres lors de nos balades; vestiges et témoins d'un passé encore récent, les traces de charbonnières, fours à chaux, à cades, aiguiers, bories, moulins, etc., se succèdent.

Randonneurs, nous les cotoyons régulièrement, en connaissons (plus ou moins) leur usage, leur activité, les métiers y découlant. Je dis bien plus ou moins car hélas, le temps qui passe efface bien des souvenirs.

J'ai pensé qu'il ne serait pas vain de réveiller, de rappeler ce qu'étaient ces ouvrages, d'éclairer les visiteurs de notre si belle Provence, d'où la création de cette nouvelle rubrique dont voici le troisième volet dédié aux fours à chaux.

 

Historique : On peux supposer que les hommes de la préhistoire on découvert la chaux à partir du moment où ils ont maitrisés le feu : Des pierres calcaire entourant un foyer, le feu brûlant nuit et jour et ces pierres ont fini par se décarbonater.
Plus tard, la pluie sur un foyer éteint et la chaux vive s'est hydratée.
L'utilisaient ils ?

Les premières traces de la fabrication organisée de la chaux remontent à 10 000 ans avant J.C. en Mésopotamie. La plupart des peuples de l'antiquité connaissaient la chaux: Egyptiens, Etrusques, Phéniciens, Grecs, Romains.

Elle etait utilisée comme liant dans les constructions et servait dans la fabrication d'enduits ou la réalisation de fresques.
Les Romains avaient réussi à améliorer la qualité de leur mortier de chaux en y ajoutant de la brique pilée. Ils l'utilisaient également pour assécher les sols humides ou pour des applications chimiques.

Les civilisations non meditéranéennes connaissaient également l'usage de la chaux:
Les Incas et les Mayas pour leurs constructions , de même que les Chinois lors de l'édification de la Grande Muraille.
Il y a 5000 ans, les moines du Tibet stabilisaient les sols argileux à la chaux avant d'y édifier leurs temples.
Au Moyen Age, les alchimistes découvrent ses propriétés caustiques et produisent une sorte de savon.
Au 18ème siecle, l'anglais Black et le français Lavoisier décrivent les réactions chimiques se produisant lors de son élaboration puis les savants Vicat, Debray et Lechatelier complèteront leurs travaux au cours du siècle suivant et feront une approche de ses applications possibles.

La fabrication de la chaux s'est longtemps faite de façon artisanale. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, on peut retrouver de nombreuses exploitations .
La naissance de l'ère industrielle, avec le développement de la sidérurgie, va entrainer une demande considérable en chaux, la production se concentre alors dans quelques grandes entreprises. On abandonne le bois comme matière première et on utilise des fours permanents alimentés au charbon ou au gaz.
Dès lors, ses moyens de production vont sans cesse se perfectionner, ses critères de qualité seront de plus en plus précis de même que ses applications qui se diversifieront sans cesse.

 

Coupe sur four alandier

 

Les fours à chaux : ils sont généralement érigés près d'un gisement calcaire et d'une voie d'accès. On les adosse à un coteau ou à une butte, afin de faciliter l'accès au cratère du four lors du remplissage. On les construit de pierres des champs et de pierres calcaires, liées par du mortier.
Les murs sont d'une bonne épaisseur, afin de résister à l'action prolongée du feu. Au milieu du XIXe siècle, le four fut fabriqué de brique réfractaire.
Le four est de forme cylindrique ou carrée. À la base, on laisse une ouverture pour pouvoir alimenter le feu. Un abri de pierre ou de bois est adjacent à la tourelle. La fabrication d'un four à chaux est généralement confiée à des ouvriers spécialisés.

Les combustibles : il est nécessaire de porter le calcaire à une température élevée pour le transformer en chaux vive. Pour ce faire, tout type de combustible peut être utilisé:           
  • Le gaz naturel (méthane), c'est le plus commode et le plus utilisé.
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  • Le plus ancien, le bois. Il était utilisé soit en rondins mélangés à la pierre, soit pour alimenter un foyer destiné à chauffer le calcaire. Il est encore employé de nos jours, sous forme de sciure,dans des fours modernes.
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  • Le fuel lourd et ses résidus plus épais, également pour les fours modernes.
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  • Le charbon, qui a pleinement participé à la révolution industrielle, est encore utilisé en mélange ou sous forme pulvérulante.

La préparation du calcaire : des calcaires crayeux au nord et à l'est aux roches plus massives du sud, les gisements sont nombreux et diversifiés en France. Avant d'être cuit, le calcaire doit être préparé. La fabrication traditionnelle de la chaux se fait en trois étapes.

À la première étape, on vérifie l'état du four, on construit une voûte dans sa partie inférieure et on amène les matières premières (pierre et bois) à proximité.

À la deuxième étape, on procède au chargement du four en introduisant les pierres à partir du sommet du four, on allume le feu et on l'alimente de façon à ce que la chaleur augmente progressivement. La cuisson du calcaire terminée, on laisse refroidir le tout pendant quelques jours.

La dernière étape consiste à vider le four, soit à enlever la cendre, faire descendre les briques de chaux, puis les entreposer dans des barils à l'abri de l'humidité.
Parmi le matériel nécessaire au chaufournier, on retrouve : la barre à mine levier, la pince à pied-de-biche, la cuillère à long manche, la charrette, la traîne, le tombereau, le tisonnier, la gaffe, la pelle et les barils, ou tonneaux.           

 

L'utilisation de la chaux sous forme vive ou éteinte est des plus variée, en voici quelques exemples :
  • Agriculture : les plantes ont leur meilleur développement sur un sol dont le PH est compris entre 6,5 et 7,5. La chaux est utilisée depuis des siècles sur les sols acides, naturellement argileux ou sableux , ou encore devenus acides du fait de l'emploi excessif d'engrais chimiques ou organiques.
  • Techniques routières : en assèchement et en stabilisation. La chaux vive est épandue sur les sols trop humides afin de diminuer leur teneur en eau et faciliter ainsi le travail des engins de terrassement.
    Mélangée aux sols argileux, elle se combine chimiquement avec ces derniers. L'argile passe alors d'une consistance plastique à une consistance grenue, stable et très peu sensible à l'eau.
  • Batiment : en construction la chaux aérienne est principalement employée pour les enduits et la décoration, la chaux hydraulique lui est préférée pour l'édification de murs en pierres ou en moellons, réalisation de soubassements, dalles, etc.
    Enduits et décoration; la chaux accepte tout type de support, hormis le béton : terre, pierre, brique, bois..... Elle a la particularité d'être perméable à l'air et imperméable à l'eau évitant ainsi la condensation. Les mortiers de chaux sont employés indifféremment en extérieur ou intérieur.
    Béton cellulaire : léger et excellent isolant, le béton cellulaire est fabriqué à partir d'un mélange de chaux vive, de sable, de ciment, de poudre d'alumine et d'eau. La réaction chaux/alumine provoque la formation de minuscules bulles de gaz. Ces bulles, piégées dans la masse, confèrent les propriétés isolantes des blocs de béton.
  • Industrie : les utilisations sont nombreuses, en voici les principales : sidérurgie - industrie papetière - industrie sucrière - industrie pharmaceutique - traitement des eaux, des fumées, et en vrac : on retrouve la chaux en pisciculture, ostréiculture, pour le traitement des lisiers de porcs, en reminéralisation des eaux de consommation, en verrerie, en tannerie, etc, etc........


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© Gilbert Bauer