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Rencontres insolites : les apiés et ruches

 

Avant-Propos

Nombreuses sont les rencontres lors de nos balades; vestiges et témoins d'un passé encore récent, les traces de charbonnières, fours à chaux, à cades, aiguiers, bories, moulins, etc., se succèdent.

Randonneurs, nous les cotoyons régulièrement, en connaissons (plus ou moins) leur usage, leur activité, les métiers y découlant. Je dis bien plus ou moins car hélas, le temps qui passe efface bien des souvenirs.

J'ai pensé qu'il ne serait pas vain de réveiller, de rappeler ce qu'étaient ces ouvrages, d'éclairer les visiteurs de notre si belle Provence, d'où la création de cette nouvelle rubrique dont voici le neuvième volet dédié aux apiés et ruches.

 

Généralités : Au détour d'un chemin, un enclos dont un muret se trouve garni d'une série de niches alignées à environ 60 cm du sol : nous voici en présence d'un ancien apié, un rucher rustique. Il est constitué d'un ou plusieurs murets bâtis selon la technique des pierres sèches.
Les niches reçoivent des ruches, souvent en bois ou en écorce de chêne-liège.
L'implantation de l'enclos et des niches n'est pas dûe au hasard. Idéalement, si possible, le muret recevant les ruches aura été placé dans les conditions suivantes: - à l'abri des vents dominants et à l'ombre.
Les colonies se trouvent bien d'être à l'ombre des arbres et même, souvent dans un verger ou dans un bois, ce qui est en définitive leur station naturelle, à condition que ce soit près de la lisière du bois. En effet, les abeilles souffrent d'une trop grande chaleur et il peut arriver que la cire des rayons se ramolisse.

Les ruches vulgaires : Les abeilles à l'état naturel établissent le plus souvent leurs colonies dans les vieux troncs creux des arbres ; aussi, la première idée de ceux qui ont cherché à "cultiver" les abeilles a-t-elle été sans doute d'installer un essaim dans les conditions naturelles.

Un tronc d'arbre creusé à l'intérieur, scié en haut et en bas et recouvert d'une plaque de bois ou d'une grosse pierre, telle était la première ruche, certe, primitive. Dans nos régions méditerranéennes, là où croit le chêne-liège, l'écorce épaisse et imperméable de cet arbre a fait préférer l'emploi de celle-ci pour former l'enveloppe de l'habitation des abeilles. C'est déjà une ruche plus travaillée que le simple tronc d'arbre.

Ailleurs, et particulièrement en pays montagneux, on a construit des ruches plus hautes que larges, formées simplement d'un assemblage de quatre planches avec un couvercle cloué par dessus.
Ce sont ces trois types de ruches que l'on rencontrait le plus souvent dans les niches des apiés.

Dans beaucoup d'autres contrées les cultivateurs ont donné comme logement aux abeilles une enveloppe de forme arrondie, souvent pointue vers le haut, parfois de forme basse, et qui est fabriquée soit avec de la paille de seigle, soit des branches flexibles d'osier, régulièrement entrelacées ; chaque ruche est recouverte d'un capuchon de paille qui la protège de la pluie et des variations de température. C'est cette forme de ruche posée sur trétaux pour lutter contre l'humidité, adossée contre un muret (et non incorporé) ou une palissade, qui est la plus répandue.
Afin de consolider les bâtisses, l'on mettait dans ces ruches des baguettes de bois disposées en travers à l'intérieur.

Toutes ces ruches, depuis le simple tronc d'arbre primitif jusqu'à la ruche en osier la plus soignée sont désignées sous le nom de ruches vulgaires.

 

vue extérieure

Un apié prêt à receuillir les ruches
Cité des ruches !

Comme des champignons !

 

Une ruche en paille: Son corps est constitué de paille de seigle de printemps récolté à la faucille afin de ne pas briser les tiges puis, débarrassée de toutes les herbes étrangères, la paille était façonnée en torons.
Les liens destinés à assembler les torons formant le corps de la ruche étaient en côtes de ronce ou de noisetiers.

La fabrication de ce type de ruche ne nécessitait qu'un outillage des plus rudimentaires : un gabarit constitué d'un anneau de fer d'environ 25 mm de diamètre qui tenait lieu de guide afin de retenir les brins de paille et avoir un toron le plus régulier possible.
Ce toron était formé par la paille glissée vigoureusement dans l'anneau puis était enroulé en cercle continu.

Le toron en cours d'ébauche était fixé par un lien sur la base du cercle précédent. Une cheville plate en bois très dur, bien effilée servait à faire l'avant trou destiné à recevoir le lien de fixation du toron en instance de pose. Ainsi, au fur et à mesure, le corps de la ruche s'élevait et prenait sa forme définitive. Laquelle forme pouvait s'élargir ou se rétrécir selon les besoins, tout simplement en modifiant la superposition des torons.

Ruche vulgaire

Ruches vulgaires
Cité des ruches !

Comme des champignons !


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© Gilbert Bauer